"Emma" par Julie Duroisin. Ecriture : Dominique Breda.

Quand

19 janvier 2025    
16 h 00 min

Type d’évènement

Il y a quelques années, j’ai écrit un texte court pour Julie Duroisin. À cette époque, elle était étudiante au

conservatoire de Bruxelles. Il s’agissait de la révolte d’une élève moyenne contre le système scolaire dont

elle était la victime et qui lui imposait des lectures de romans du dix-neuvième siècle, lectures, à son goût,

parfaitement poussiéreuses et indigestes. Petit à petit, l’idée que cette courte pièce puisse se transformer en

seul en scène a mûri dans mon esprit. Il y a quelques mois, j’ai relu madame Bovary, ce roman de Flaubert

que tant de personnes, dont moi-même, considèrent comme responsable d’avoir gâché leur jeunesse, du

moins durant les quelques heures de sa lecture. Je l’ai lu. Ce fut le choc.

De toute évidence, Flaubert n’est pas cet ennemi à abattre. Il n’a pas écrit pour pourrir la vie des

adolescents. Il devait même aimer profondément ses futurs lecteurs pour vouloir leur offrir un style si pur, une

écriture si limpide au service d’un propos si visionnaire. A croire qu’il avait des antennes dirigées vers le

futur.

En un mot, Flaubert, ça déchire bien ! Il faut le lire, c’est probablement un bon moyen de devenir moins bête

en s’offrant le grand luxe du génie littéraire.

J’ai voulu raconter l’histoire d’un personnage qui décide de ne pas lire Flaubert parce qu’elle pense qu’il est

l’ennemi. Elle s’appelle Emma (oui oui, il y a un rapport). Emma, elle me ressemble, elle vous ressemble. De

près ou de loin, nous sommes tous un peu madame Bovary. Nous sommes tous un peu Emma.

J’ai pensé, puisque l’aventure avait commencé avec elle, et qu’elle déchirait assez bien aussi, que Julie

Duroisin pourrait être, à l’occasion de ce spectacle, encore un peu plus près d’Emma.

 

Emma bébé qui sait tout sur tout, Emma ado en colère, Emma qui pète les plombs à

quarante ans, Emma mamie fragile. La comédienne interprète avec fougue, en

modifiant la longueur de ses manches et de son pantalon, tous les âges de cette

femme moderne qui, à quarante ans, se prend une grosse claque et décide de lire,

enfin, Flaubert. « Faire le lien entre Madame Bovary et notre société, c’est très juste. »

 

Entrée : 25€. Ouverture des portes à 15h30 et début du spectacle à 16h.

 

Réservation souhaitée : bioautrement@skynet.be ou 02/395.47.60